Montagnes du monde sur Alpine Mag !
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Nous voici rentré de l'expédition au Langtang Ri.
Voici un petit résumé de ces 34 jours passé au Népal :
Pas de sommet : la conclusion de la tentative le 27 octobre. Et pourtant la météo fut plutôt clémente avec nous.
Après une phase d'acclimatation sous un grand soleil nous sommes redescendu pour 2 jours au camp de base.
50 à 60cm de neige sont tombé pendant ces 2 jours. Quand nous sommes remontés le plateau entre le camp 1 et camp 2 était un enfer. On avait de la neige jusqu'au ventre. Par contre l'arête orientée sud à vite purgée et stabilisée. Ce qui nous a permis de faire un tentative.
Partis vers 3h du matin, le jour nous rattrapé vers 6400m.C'était une journée parfaite, sans vent sans nuage.
L'arête à cet endroit est très escarpée. Alterne des passages raides en neige, des franchissements de corniches mais aussi de crevasses séparant les champignons de neige. Vers 8h on a butté sur un crevasse entre 2 champignons. Versant ouest les bords de la crevasse étaient très instables. Pour pouvoir la contournée il faudrait descendre dans la face qui devient verticale. Versant Est la crevasse est plus large et l'autre rive déversante.
Face à ces difficultés et les risques d'effondrement des bords de la crevasses nous redescendons. Une belle frustration de cette battue jusqu'à la pour cette conclusion. Car les efforts non pas été moindres.
L'origine de cette expé était une envie suggérée par Paulo Grobel et qui ma trotté longtemps dans la tête . Mais voilà il n'est pas forcément facile de rassembler une équipe solide, motivée pour un projet comme celui ci. Il est plus facile de proposer un sommet de 8000m "batons télescopiques" ou tous le monde se suit à la queue le leu, ou l'esprit de découverte est supplanté par la course à l'altitude. Cet automne pas moins de 24 expés étaient sur le Manaslu. De rebondissement en rebondissement, d'ami guide en ami guide motivés pour venir découvrir, puis démotivés, d'inscriptions puis en annulations cette expé aura eu du mal à abouttir. L'équilibre financier était précaire et même si je ne cherchais pas à gagner de l'argent j'essayais au moins de faire la balance. A quelques semaines du départ quand sur les 4 derniers participants 2 m'ont annoncés qu'ils risquaient de ne pas venir j'ai failli jeter l'éponge. Partir grimper au chaud en famille !!!!!!!!!!!
Mais non finalement une seule des 2 personnes à annulées et nous sommes donc partis à 4. Marion, Régis, Charles Henri et moi.
Pour les sous c'est une autre histoire. On verra au retour..........
L'envie était multiple autour de cette expé. D'une part c'était de découvrir cette vallée du Langtang que je ne connaissais pas mais aussi d'aller chevaucher cette crête frontialère sur une arête peu connue. Les seules récits d'ascension que l'on avait étaient en Japonais et les autres n'indiquaient aucunes informations.
En remontant de Saybru Bessi, lieu de départ du trek, au coeur du Langtang, nous parcourons tous les étages de la végétations. Autant le dire je déteste marcher mais surtout dans les forêts humide. Pas de vue, un chemin qui monte et qui descend, des escaliers interminables...bref j'adore allez vite sur ces moments là pour me plonger dans le monde minéral au delà de 3000m. Heureusement rapidement on sort de la Forêt pour rejoindre Kiangin Gompa situé au pied du Langtang Liring.
En 2 petite étapes nous rejoignons le bord du glacier et la fin du monde verdoyant. On plonge sur un des glacier les plus pénibles que j'ai remonté. Des kilomètres de moraine. En traversant le village de Langtang nous avions rencontré un porteur ayant été au camp de base. Après plusieurs tractation il accepta de venir avec nous pour nous indiquer son emplacement. J'avais quelques doutes qd il nous affirma que le CB était à 5h de marche de Morimoto BC alors que sur la mauvaise carte la distance représentait plus de 2 étapes de ce que peuvent faire des porteurs chargés à la montée. En effet après 5h, il me montra un emplacement sous des pentes ou régulièrement des pieres tombaient mais surtout encore bien loin de la montagne. Ce soir là nous nous sommes posés comme on pouvait entre 2 moraines. Un camp vraiment moisi. Le lendemain avec Galou notre "high altitude worker" appelé plus communément "sherpa" je suis partis en direction du pied du Langtang Ri pour trouver un meilleur camp de base. Gagné. Un bel emplacement nous attendait. Safe, ensoleillé avec un petit ruisseau entre 2 lames de glace.
S'en suit une semaine d'exploration sous forme d'acclimatation. Si il est vrai que grâce à Google Earth, il est plus facile de se faire une idée de la topographie avant de partir, il n'empêche que les surprises sont encore bien présentes quand on part dans ces régions presque jamais fréquentées. J'avais imaginé remonter le glacier principal pour rejoindre le col Tillman. Mais du camp de base il parraissait plus évident de remonter à un premier col en zigzaguant entre les différents relief puis en prenant pied sur un glacier plat. Pas de chemin, pas de cairn. Tout à l'intuition. A droite oui, a droite encore ? pourquoi pas ? Pour monter sur le glacier un mur d'une cinquantaine de mètres nous impose de poser une corde qui nous permettra de faire des aller et retour facilement.
Le camp est installé vers 5675m. Le regard commence à se porter sur la face sud du Shishapangma. En 1996 j'avais gravit sa face Nord. Le lendemain je file reconnaitre le début de l'arête pendant que le reste du groupe retourne chercher des affaires laissés au pieds du glacier. Ce jour là je découvre que le début de l'arête n'est pas si proche. Il faut franchir un premier col pour redescendre d'une centaine de mètres de l'autre coté et traversée sur un kilomètre un plateau. Le vrai col Tillman se trouve au bout. Le début de l'arête est raide mais sans difficultés. Vers 6200 on trouve un superbe belvédère pour poser le camp. Vite retour au Camp 1 pour retrouver tous le monde.
Le lendemain on monte tous dormir au camp 2. J'en profite l'après midi pour monter repérer au dessus. L'arête se redresse et une section de 100m à 60° est pénible. Le lendemain avec Galou nous montons à 6400m pour poser une corde qui nous permettra d'accéder à la partie champignons cornichés.
Retour au camp de base pour un repos mérité. Il se met à neiger. la suite vous la connaissez.
Ce que je retiendrai :
- Une expé ou l'alchimie petit groupe, exploration, fonctionne bien. Mais chacun doit donner beaucoup pour le collectif. Personne ne peut se retrancher dans son coin.
- j'adore c'est esprit de découverte ou chaque jour tu cherches ton chemin. Rien n'est tracé à l'avance.
- Une arête est plus esthétique qu'une face. On se sent moins écrasé, le regard porte loin.
- les faces sud transforment vite en Himalaya.
- les retours sont toujours durs. Particulièrement quand l'intensité de l'effort et la motivation à été forte. Savoir zappé, ne garder que le meilleur est parfois pas facile. On se laisse vite rattraper par les
En conclusion si demain l'occasion se présentait de retourner sur ce sommet je n'hésiterai pas.